Jeune habitat forestier dans l’aire de gestion de la faune de la vallée de Mongaup dans l’État de New York. Photo : Gregory Cerne, par l’intermédiaire de la Ruffed Grouse Society.

Lorsqu’on parle de forêts anciennes, la plupart des gens pensent aux séquoias géants de la Californie, aux sapins de Douglas et aux thuyas géants centenaires de la Colombie-Britannique, aux pins rouges de l’Ontario ou aux gigantesques chênes verts du sud des États-Unis. Ces mégaflores envoûtantes sont certainement impressionnantes, et les forêts anciennes sont inestimables pour la biodiversité. Cependant, les jeunes forêts, avec des arbres et des arbustes de 10 ou 20 ans, peuvent également être attrayantes, notamment lorsque les plantes sont en fleurs, et présentent une grande biodiversité, parfois supérieure à celle des forêts anciennes. Pour de nombreuses espèces sauvages, les jeunes forêts sont un habitat critique.

Un tel habitat, également connu sous le nom d’habitat de début de succession ou de forêt aux premiers stades de succession écologique, est si important qu’en 2011, un groupe américain composé d’organismes gouvernementaux, d’universités, d’entreprises forestières, d’organismes de conservation, y compris SFI, et d’autres partenaires a créé le Young Forest Project (YFP), qui se consacre à « renforcer ensemble l’habitat faunique ». Le site Web du groupe donne l’explication ci-dessous.

La plupart des gens savent que la faune a besoin de peuplements mûrs. Ils comprennent que les prairies et les milieux humides sont également très précieux pour les animaux sauvages de notre région. Il existe toutefois un autre type d’habitat moins bien connu, mais tout aussi important pour avoir une faune diversifiée et un territoire sain.

Cet habitat est ce qu’on appelle la jeune forêt, qui est essentielle pour de nombreux animaux, des petits reptiles aux grands mammifères. Un grand nombre d’oiseaux ont également besoin de cet habitat, y compris ceux qui se reproduisent et nichent dans les forêts matures. La jeune forêt est habitée par des espèces rares d’animaux sauvages autant que par des espèces abondantes.  

Parmi les animaux qui ont besoin de jeunes forêts, on peut nommer la gélinotte huppée, la bécasse d’Amérique, l’engoulevent bois-pourri, le lynx roux, le lapin des Appalaches, le lapin de Nouvelle-Angleterre, la tortue-boîte, la tortue des bois et la couleuvre verte. Le cerf de Virginie, le dindon sauvage et un large éventail d’oiseaux chanteurs dépendent également de la nourriture et du couvert offerts par les jeunes forêts. [Traduction libre] 

Un organisme connexe, la Northern Young Forest Initiative, se concentre sur une écorégion englobant la majeure partie de la Nouvelle-Angleterre, les monts Adirondack de New York et le Canada atlantique. Plusieurs États, tels que le Connecticut et New York, ont des groupes qui se concentrent sur les espèces les plus menacées de leur région. Aux États-Unis, on travaille également à créer plus de jeunes habitats forestiers dans les forêts nationales, comme le Early Successional Habitat Creation Project dans la forêt nationale de Green Mountain au Vermont.

Certains groupes critiquent la coupe de peuplements mûrs pour créer de jeunes forêts. Par exemple, le Southern Environmental Law Center s’est opposé au projet Southside dans la forêt nationale de Nantahala en Caroline du Nord, où il y a une pénurie d’habitats de début de succession. Certains organismes ont dénoncé la création de jeunes habitats forestiers dans l’aire de gestion de la faune de la montagne de Sparta, dans le cadre d’un projet élaboré par New Jersey Audubon et la division du New Jersey du Service de la pêche et de la faune sauvage des États-Unis.

Comme dans la forêt nationale de Nantahala et la montagne de Sparta, de nombreuses régions des États-Unis et du Canada ont une abondance d’habitats forestiers matures et un déficit d’habitats forestiers jeunes. Pourquoi?

Comme l’explique l’équipe du Young Forest Project, dans le passé, les forces de la nature ont provoqué des vagues de perturbations sur plusieurs milliers d’hectares de forêts et de zones arbustives en repousse. Nous ne laissons toutefois plus les feux brûler sans contrôle ou les castors construire des complexes de barrages qui inondent de vastes zones boisées et tuent les arbres, deux processus naturels qui ont autrefois donné lieu à une forêt beaucoup plus jeune.

J’ajouterais que la fin du brûlage intentionnel par les peuples autochtones a également été un facteur important dans le passage d’un environnement forestier d’âges diversifiés à une couverture forestière mature.

Dans les forêts nationales de Californie et de l’ouest de l’Oregon et de Washington, les récents feux de forêt d’une ampleur inhabituelle ont brûlé de vastes zones de forêts matures et anciennes – habitat de milieu et de fin de succession – et créé de vastes étendues d’habitat de début de succession. En dehors des zones brûlées, les petites parcelles de jeunes forêts sont rares en raison d’un siècle de lutte active contre les incendies et du déclin de la récolte du bois depuis les années 1990. Dans cette région, les cerfs de Virginie préfèrent se nourrir dans les clairières de 8 hectares ou moins; les wapitis préfèrent les zones de 8 à 18 hectares. Les clairières de cette taille sont rares. La composition de ces forêts nationales est passée d’une rareté de jeunes habitats forestiers à une trop grande quantité celles-ci en parcelles de dizaines ou de centaines de milliers d’hectares.

Bref, bien que nous puissions vénérer nos forêts matures et anciennes et aimer nos jeunes forêts, il est important de se rappeler qu’il est préférable de trouver le juste équilibre.

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