À la fin de septembre, le Canada commémore la Semaine de la vérité et de la réconciliation 2023, qui se terminera par la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation et la Journée du chandail orange le 30 septembre. Aux États-Unis, la Journée des peuples autochtones est célébrée le lundi 9 octobre, suivie du Mois du patrimoine amérindien tout au long du mois de novembre.

Au Canada, on estime que plus de 150 000 enfants autochtones ont été enlevés à leur famille et envoyés dans des pensionnats entre 1831 et 1996. Dans ces écoles, les enfants ont appris à haïr leurs langues, leurs cultures, leurs traditions et leurs liens ancestraux autochtones avec la terre. Beaucoup ont subi des violences physiques, mentales, émotionnelles, sexuelles et verbales. De nombreux enfants sont morts ou ont disparu. Jusqu’à présent, le Centre national pour la vérité et la réconciliation a documenté les cas de plus de 4 000 enfants qui sont morts dans les pensionnats, mais on estime qu’il y en a d’autres. Le système des pensionnats indiens a laissé des séquelles de traumatismes intergénérationnels et de pauvreté qui continuent d’être ressenties par de nombreuses communautés autochtones aujourd’hui.

Les États-Unis partagent une histoire similaire de déplacement et d’assimilation forcée. Depuis l’adoption de la loi sur la civilisation indienne (Indian Civilization Act) de 1819, des centaines de milliers d’enfants autochtones ont été retirés de leur famille et réinstallés dans des pensionnats indiens où leur identité, leur langue et leurs croyances ont été supprimées de force. Ce système a duré 150 ans. Lorsque l’existence de tombes non identifiées a été confirmée sur les sites des pensionnats indiens au Canada en 2021, la secrétaire à l’Intérieur, Deb Haaland, a annoncé la mise en place de l’initiative fédérale sur les pensionnats indiens des États-Unis afin d’examiner l’héritage des politiques des pensionnats indiens et d’enquêter sur les cimetières et les lieux de sépulture potentiels.

Pour en savoir plus, Eugene Arcand, de la Nation crie de Muskeg Lake, a partagé son expérience au pensionnat et par la suite, et Mary Annette Pember a partagé l’expérience de sa famille avec les pensionnats.

Nous encourageons tous les gens à consacrer plus de temps à approfondir leur apprentissage sur ce sujet. Vous pouvez également consulter nos articles précédents pour plus d’informations :

Soutien en matière de santé mentale

Les Autochtones peuvent appeler la Ligne d’écoute Espoir pour le mieux-être 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour obtenir des conseils et une intervention en cas de crise. Appelez le 1-855-242-3310 ou clavardez en ligne.

Aux États-Unis, les peuples autochtones peuvent téléphoner ou envoyer un SMS à la ligne d’écoute 988 sur le suicide et les situations de crise 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

 

Vérité et réconciliation dans le secteur des forêts et de la conservation

Les pensionnats et les pensionnats faisaient partie d’un système plus vaste de colonisation (par exemple, la doctrine de la découverte) qui cherchait à séparer les peuples autochtones de leurs terres et de leurs cultures afin de créer un espace pour la colonisation et le développement économique des non-Autochtones. Cela inclut les secteurs de la forêt et de la conservation.

En tant qu’organisation travaillant dans un secteur qui a grandement bénéficié de la colonisation et du déplacement des peuples autochtones de leurs territoires, il est essentiel que nous contribuions consciemment aux efforts de réconciliation menés de nos jours pour soutenir la reconstruction de ces relations basées sur le lieu et l’avancement des priorités et des visions autodéterminées par les peuples autochtones pour l’avenir, conformément à l’article 3 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA).

Notre mission de faire progresser la durabilité grâce à une collaboration axée sur la forêt doit inclure les communautés autochtones qui ont géré les terres bien avant l’arrivée des colons, en utilisant des pratiques d’aménagement forestier ancestrales comme les jardins forestiers et les brûlages dirigés ou culturels. Et nous avons commencé à observer une plus grande participation des Autochtones aux efforts actuels d’aménagement forestier.

L’engagement de SFI en matière de relations avec les Autochtones reconnaît fermement le leadership durable des peuples autochtones en matière d’aménagement forestier durable, ainsi que leurs droits uniques liés au lieu et leurs connaissances dans le secteur des forêts, ce qui en font des partenaires essentiels pour toute collaboration axée sur la forêt. En vertu de cet engagement, SFI doit également adopter les principes de la DNUDPA comme cadre pour l’élaboration de politiques, de programmes et de relations.

Appels à l’action de la DNUDPA et de la Commission de vérité et réconciliation

Les appels à l’action de la DNUDPA et de la Commission de vérité et réconciliation (CVR) fournissent des cadres et des mesures que nous pouvons utiliser pour faire progresser la réconciliation et les droits et priorités uniques des peuples autochtones. Ci-dessous, nous avons mis en évidence quelques éléments qui sont particulièrement pertinents pour le secteur des forêts et de la conservation et certaines des mesures que nous prenons (et que votre organisation pourrait également prendre!).

DNUDPA

Article 18. Les peuples autochtones ont le droit de participer à la prise de décisions sur des questions qui peuvent concerner leurs droits, par l’intermédiaire de représentants qu’ils ont eux-mêmes choisis conformément à leurs propres procédures, ainsi que le droit de conserver et de développer leurs propres institutions décisionnelles.

  • Objectif 8 : la reconnaissance et le respect des droits des peuples autochtones dans la norme d’aménagement forestier de SFI comprennent des mesures de rendement permettant aux organisations de s’entretenir avec les peuples autochtones dont les droits peuvent être touchés sur les terres publiques au moyen de processus qui respectent leurs institutions représentatives.

Article 29.1. Les peuples autochtones ont droit à la préservation et à la protection de leur environnement 22 et de la capacité de production de leurs terres ou territoires et ressources. À ces fins, les États établissent et mettent en œuvre des programmes d’assistance à l’intention des peuples autochtones, sans discrimination d’aucune sorte.

  • Les subventions de conservation de SFI fournissent du financement que les collectivités peuvent utiliser pour faire progresser leurs priorités uniques. Par exemple, la bande indienne de Penticton utilise une subvention de conservation de SFI pour relier les connaissances autochtones aux connaissances scientifiques en matière de gestion des rives. La bande indienne de Penticton a également invité des membres du personnel de SFI au Centre En’owkin pour participer à des cercles d’apprentissage culturels, à des groupes de discussion et à des discussions ouvertes sur la façon de respecter et protéger les intérêts autochtones tout en maintenant des pratiques d’exploitation forestière durables.
  • Les subventions communautaires de SFI offrent également un financement souple aux collectivités. La Nation shíshálh a reçu une série de subventions communautaires de SFI pour soutenir les possibilités d’éducation traditionnelle pour les membres de la Nation shíshálh afin d’identifier, de conserver et de cartographier les plantes culturelles et médicinales.

Article 32 1. Les peuples autochtones ont le droit de définir et d’établir des priorités et des stratégies pour la mise en valeur et l’utilisation de leurs terres ou territoires et autres ressources.

Appels à l’action de la CVR

  • Nous demandons au gouvernement fédéral d’élaborer, de concert avec les groupes autochtones, une stratégie conjointe pour combler les écarts en matière d’éducation et d’emploi entre les Canadiens autochtones et les Canadiens non autochtones.
  • Depuis 2020, Apprendre par les arbres Canada (APLA Canada), une initiative de SFI, offre le Programme de mentor vert pour aider les jeunes adultes à faire progresser leur cheminement de carrière écologique. Nous avons également créé des programmes de mentorat internes pour Tolko afin de soutenir les jeunes Autochtones de la région embauchés dans des emplois d’été dans une scierie.
  • APLA Canada a offert le Fonds pour la formation en compétences vertes aux collectivités afin d’offrir aux jeunes Autochtones une formation sur les compétences communautaires axées sur la foresterie.

92.i. S’engager à tenir des consultations significatives, établir des relations respectueuses et obtenir le consentement libre, préalable et éclairé des peuples autochtones avant de lancer des projets de développement économique.

  • Objectif 8 : la reconnaissance et le respect des droits des peuples autochtones dans la norme d’aménagement forestier de SFI comprennent des mesures de rendement permettant aux organisations de s’entretenir avec les peuples autochtones dont les droits peuvent être touchés sur les terres publiques au moyen de processus qui respectent leurs institutions représentatives, en plus de satisfaire à toutes les exigences légales et réglementaires.

92.ii. Veiller à ce que les peuples autochtones aient un accès équitable aux emplois, à la formation et aux possibilités de formation dans le secteur des entreprises et à ce que les collectivités autochtones retirent des avantages à long terme des projets de développement économique.

  • APLA Canada offre un financement de contrepartie salarial de 50 % aux organismes qui embauchent des jeunes dans le cadre d’emplois verts à court terme. Le Programme des emplois verts d’APLA Canada est un excellent moyen d’encourager les organismes à investir dans le perfectionnement des compétences des jeunes de la région tout en appuyant leurs objectifs commerciaux. Par exemple, Líl̓wat Forestry Ventures LP a embauché des jeunes dans plus de 30 emplois verts financés par APLA Canada depuis 2018 !
  • SFI et APLA Canada parrainent de jeunes Autochtones pour qu’ils assistent à des conférences et élargissent leurs réseaux, comme la conférence annuelle de SFI et le sommet sur l’avenir (Forward Summit).

92.iii. Donner aux cadres supérieurs et aux employés de l’information sur l’histoire des peuples autochtones, y compris en ce qui touche l’histoire et les séquelles des pensionnats, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, les traités et les droits des autochtones, le droit autochtone et les relations entre l’État et les Autochtones. À cet égard, il faudra, plus particulièrement, offrir une formation axée sur les compétences pour ce qui est de l’aptitude interculturelle, du règlement de différends, des droits de la personne et de la lutte contre le racisme.

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