Une conversation avec trois champions des oiseaux sur l’importance de la collaboration transfrontalière et de l’habitat des oiseaux
Les oiseaux ne reconnaissent pas les frontières, ce qui est l’une des raisons pour lesquelles une subvention de conservation a été accordée par SFI. Cette subvention soutient un projet d’aménagement forestier pour les oiseaux dans la région de transition boréale des États-Unis et du Canada (Managed Forests for Birds in the Boreal Transition Region of the U.S. and Canada). Il s’agit d’un partenariat entre SFI, l’American Bird Conservancy (ABC) et le Boreal Avian Modeling Project (BAM), une collaboration scientifique internationale basée à l’Université de l’Alberta. L’objectif est d’évaluer et de démontrer la valeur des forêts certifiées par SFI pour d’importantes populations d’oiseaux, et de transférer ces apprentissages aux diverses initiatives de SFI en Amérique du Nord.
Les collaborateurs du projet utiliseront des outils d’aide à la décision et de sensibilisation pour mobiliser les propriétaires forestiers, les forestiers professionnels, les organisations certifiées par SFI et d’autres organisations. En soulignant et en renforçant le rôle de l’aménagement forestier durable dans la conservation des oiseaux forestiers, le projet aidera les gestionnaires à améliorer l’habitat et à conserver d’importantes populations d’oiseaux dans certaines parties du Wisconsin, du Minnesota, du Michigan et du nord-ouest de l’Ontario. Ces apprentissages seront ensuite appliqués à l’ensemble des initiatives de SFI dans cette région et partagés avec la communauté de la conservation.
Q : Qu’est-ce que SFI apporte au projet?
R : Darren Sleep, directeur principal, Science et stratégies de conservation, SFI
La mission de SFI est de faire progresser la durabilité grâce à des collaborations axées sur les forêts, et nous sommes renommés pour notre capacité à rassembler des partenaires pour obtenir de bons résultats de conservation. ABC, BAM et les différents États et organisations certifiées du projet bénéficieront de la puissance de mobilisation et de la force d’échelle de SFI. En tout, 375 millions d’acres/152 millions d’hectares de forêts sont certifiés selon nos normes. En ce qui concerne ce projet, 55,8 millions d’acres/22,6 millions d’hectares de terres forestières sont certifiés dans le Wisconsin, le Minnesota, le Michigan et l’Ontario, la zone d’intérêt de ce travail. Nous espérons tirer des leçons de ce projet et les utiliser à travers le continent.
Q : Quelle est la contribution d’ABC au projet?
R : Shawn Graff, vice-président pour la région des Grands Lacs, ABC
Nous possédons une grande expertise en matière de gestion des terres pour les oiseaux, et nous mettons les meilleures et les dernières données scientifiques à la disposition de ce projet. Nous pouvons compter sur huit forestiers sur le terrain dans la zone du projet; ils travaillent dans différents types d’habitats dans le nord du Minnesota, du Wisconsin et du Michigan afin d’améliorer l’habitat de ce côté-ci de la frontière. Notre réseau élargi de scientifiques à ABC apporte également son expertise. Enfin, nous avons entrepris la conception de deux trousses d’outils qui faciliteront l’aménagement forestier pour les oiseaux, l’une pour les gestionnaires forestiers et l’autre pour les propriétaires fonciers privés.
Q : Comment le projet bénéficie-t-il de la contribution de BAM?
R : Andy Crosby, boursier postdoctoral, BAM
Nous disposons d’une énorme base de données et d’une forte capacité d’analyse. Nous modélisons les populations et les distributions d’oiseaux à une résolution très fine à grande échelle, ce qui est assez unique. Étant établis du côté canadien, nous comprenons que les modèles de propriété foncière, les systèmes de gestion et cadres réglementaires sont très différents des deux côtés de la frontière. Mais en fin de compte, toutes les organisations certifiées par SFI essaient de répondre à la même norme. Je crois que l’un de nos objectifs est d’améliorer la compréhension sur les différentes voies qui peuvent, espérons-le, mener au même résultat, c’est-à-dire la conservation des oiseaux dans ces forêts.
Q : Quel est le rôle de la gestion durable des forêts dans ce projet?
R : Shawn Graff, vice-président pour la région des Grands Lacs, ABC
Les gens pensent de façon erronée qu’on ne peut pas récolter d’arbres parce que les oiseaux en ont besoin. La vérité est que nous avons besoin d’un système forestier dynamique parce que les oiseaux utilisent des structures forestières différentes à différents moments de leur vie. Et différentes espèces d’oiseaux utilisent différentes structures forestières à différents moments en fonction de ce qu’elles font au cours d’une saison en particulier. Nous avons besoin de cette forêt dynamique, et ce qui est génial avec les pratiques d’aménagement forestier durable, c’est que nous assurons cette rotation dynamique. Donc, les oiseaux qui ont besoin d’un habitat successif précoce pour la nidification, qui est par exemple créé après la récolte, ont toujours un endroit où nicher. Mais ensuite, ils peuvent s’envoler dans la forêt adjacente plus mature.
Q : Ce projet offre-t-il une perspective sur les valeurs de conservation des terres forestières certifiées par SFI?
R : Andy Crosby, boursier postdoctoral, BAM
Lorsque nous examinons les communautés d’oiseaux plutôt qu’une seule espèce, nous pouvons obtenir cette perspective, car ces communautés peuvent constituer un bon indicateur de la biodiversité générale à l’échelle du paysage. L’étude des oiseaux du point de vue de la gestion durable des espèces nous procure un grand avantage : nous obtenons un très bon portrait de ce qui se passe sur le plan écologique dans ce paysage. Cela signifie que l’intégration de la conservation des oiseaux dans la planification de l’aménagement forestier peut grandement nous aider à atteindre la norme de conservation de la biodiversité pour la certification SFI. Ensuite, nous pouvons adopter une approche de filtrage fin pour certaines espèces qui nécessiteront un aménagement forestier spécialisé sur lequel nous devons nous concentrer. Lorsque nous pouvons examiner l’ensemble du paysage, nous pouvons voir que les populations d’oiseaux se portent bien et nous pouvons les comparer avec les populations historiques. Le genre de communautés que le paysage a soutenu historiquement est un excellent outil de comparaison avec ce que nous faisons aujourd’hui.
Q : Envisagez-vous la norme d’approvisionnement en fibre SFI dans le cadre de ce projet?
R : Darren Sleep, directeur principal, Science et stratégies de conservation, SFI
Oui. La norme d’approvisionnement en fibre SFI encourage l’aménagement forestier durable à long terme, même sur des terres qui ne sont pas certifiées selon la norme d’aménagement forestier SFI. Les organisations certifiées selon la norme d’approvisionnement en fibre SFI mettent en relation les propriétaires fonciers avec des bûcherons formés aux meilleures pratiques d’aménagement et qui savent comment prendre les bonnes décisions de conservation pendant les opérations forestières. Des études de l’Université de Géorgie ont démontré que la certification d’approvisionnement en fibre SFI améliore le niveau des pratiques durables appliquées sur les terres forestières privées.
R : Andy Crosby, boursier postdoctoral, BAM
Oui, l’approvisionnement en fibre SFI nous permet de travailler directement avec les propriétaires fonciers pour communiquer nos objectifs, améliorer nos pratiques et déterminer la mesure dans laquelle nous atteignons ces objectifs.
R : Comment ce projet aidera-t-il SFI à traduire la valeur de conservation des forêts certifiées par SFI aux propriétaires de marques et aux consommateurs qui cherchent à faire de bons choix concernant leurs chaînes d’approvisionnement?
R : Darren Sleep, directeur principal, Science et stratégies de conservation, SFI
L’objectif du projet est d’aider les propriétaires forestiers certifiés par SFI et les entités d’approvisionnement certifiées par SFI à promouvoir l’aménagement forestier durable pour les oiseaux. Pour ce faire, nous posons beaucoup de questions pour définir les meilleures approches. Quelle est la dynamique de la régénération du tremble et comment cela affecte-t-il les oiseaux? Quelles espèces d’oiseaux sont préoccupantes? Comment se portent ces espèces? Et quels sont les peuplements qui peuvent être mieux gérés pour eux? Plus tard, nous voulons être en mesure de documenter la façon dont l’aménagement forestier durable dans cette empreinte contribue à la conservation ou au rétablissement de ces espèces, ce qui nous permettra de planifier et d’exécuter la conservation de manière plus cohérente – c’est l’objectif ultime.
En savoir plus sur ce que SFI et ses partenaires font pour les oiseaux
SFI et ses partenaires s’efforcent de garantir de manière crédible et défendable que les clients soutiennent les attributs de durabilité qu’ils désirent lorsqu’ils achètent des produits forestiers. Les subventions de SFI pour la conservation contribuent au financement de projets qui améliorent les connaissances sur la relation entre ces produits et les valeurs forestières qui nous tiennent tous à cœur. Les gestionnaires forestiers bénéficient également d’une gamme d’outils qui les aident à prendre de bonnes décisions d’aménagement forestier. Par exemple, nous travaillons à mieux équiper les gestionnaires pour qu’ils puissent estimer la valeur des jeunes habitats forestiers pour les espèces d’oiseaux qui y sont associées et pour qu’ensuite ils tiennent compte de la gestion de l’habitat et des espèces dans leurs décisions.
Vous pouvez aussi consulter la documentation ci-dessous, qui n’est disponible qu’en anglais :
American Bird Conservancy: Bird Conservation Goes Continental with ABC—Linking Managed Forests at an Unprecedented Scale
American Bird Conservancy: Bringing Back the Forest Birds, Phase II
ABC Wins SFI President’s Award for Putting SFI’s Scale to Work for Birds
Collaborer pour la conservation des paysages forestiers aménagés (présentation)
SFI a appuyé un atelier sur la paruline du Canada à l’intention des défenseurs de l’environnement et des gestionnaires des ressources organisé par Nature Canada (communiqué de presse)