Par Kathy Abusow, présidente-directrice générale de la Sustainable Forestry Initiative
Il ne fait aucun doute que les feux de forêt dans l’Ouest américain sont plus étendus et plus intenses que jamais. Le 1er août dernier, quelque 60 000 feux de forêt avaient brûlé depuis le début de l’année plus de 2,87 millions d’hectares (7,1 millions d’acres) aux États-Unis, selon le Centre national de coordination sur les feux de forêt — dont la vaste majorité dans l’Ouest. Ces chiffres dépassent de loin la moyenne de 33 906 feux et 1,44 million d’hectares (3,55 millions d’acres) des dix dernières années. Or, cette tendance va probablement se maintenir à cause des changements climatiques, des sécheresses, de la moins bonne santé de la forêt, de la surdensité des peuplements et d’autres facteurs.
Jusqu’à maintenant, les efforts des organismes fédéraux et d’État, des tribus, des organismes à but non lucratif, des propriétaires privés et d’autres collaborateurs pour réduire l’intensité et l’étendue des feux de forêt et accroître la santé et la résilience de la forêt s’avèrent insuffisants pour remédier à la situation ou même la stabiliser. Une nouvelle approche s’impose.
Robert J. Hrubes écrit à propos du « défi » dans un commentaire publié dans le numéro de juillet 2022 de The Forestry Source. Dans un passage de son essai intitulé « Avoiding Gridlock and Achieving Intended Results », M. Hrubes exhorte les organismes fédéraux et d’État à :
« […] envisager la participation active et la supervision indépendante des deux principaux programmes de certification forestière actifs aux États-Unis : ceux de la Sustainable Forestry Initiative (SFI) et du Forest Stewardship Council (FSC). En employant leurs méthodes éprouvées de consultation des parties prenantes et de formulation de critères d’évaluation, des représentants de la SFI et du FSC pourraient conjointement et en collaboration formuler des critères de surveillance de la conception et de l’exécution de projets d’éclaircie visant à réduire des risques d’incendie.
Hrubes est vice-président exécutif émérite de SCS Global Services, un chef de file dans le domaine des normes de développement durable et de la certification par de tierces parties, dont la réalisation d’audits et la vérification d’organisations certifiées par la SFI et le FSC. C’est un économiste forestier comptant plus de 45 ans d’expérience professionnelle en aménagement des forêts publiques et privées.
Nous, à la SFI, sommes d’accord avec M. Hrubes. Deux nouveaux éléments de la Norme d’aménagement forestier SFI 2022 obligent les organisations certifiées SFI à limiter la susceptibilité des forêts aux effets indésirables des feux de forêt et à sensibiliser davantage les collectivités aux bienfaits des feux ainsi qu’aux risques d’incendie et aux mesures visant à les atténuer. Elles doivent aussi faire en sorte que leurs activités d’aménagement forestier soient assorties de mesures d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de leurs effets. Nous croyons que notre expérience en ces domaines peut grandement contribuer à l’effort.
De plus, le niveau de collaboration avec lequel sont formulées nos normes est un modèle d’engagement des parties prenantes. Lors de la plus récente révision de nos normes, nous avons recueilli les commentaires de plus de 2 300 parties prenantes issues du milieu de la conservation, des collectivités autochtones, du secteur des produits forestiers, des propriétaires de marques, des propriétaires de forêts privées et des gestionnaires de forêts publiques, des organismes gouvernementaux, du milieu universitaire et du public, pour aider à énoncer un ensemble robuste et rigoureux de mesures et d’indicateurs de performance qui favorisent la durabilité de la forêt.
Nous saluons M. Hrubes pour son vibrant appel à la collaboration. Une pensée créatrice comme la sienne est nécessaire pour répondre efficacement à la dégradation de la forêt et réduire le risque de feux de forêt étendus et intenses dans l’Ouest, les dommages causés à des ressources naturelles inestimables, la destruction de biens publics et privés et la perte de vies humaines. À la SFI, nous sommes tout à fait disposés à collaborer avec le Service des forêts du Département de l’agriculture des États-Unis et d’autres partenaires pour surmonter le défi.