L’engagement à protéger 30 % de la planète d’ici 2030, une initiative invitant instamment les gouvernements du monde à désigner 30 % des terres et des océans comme des aires protégées d’ici 2030, fait partie des quatre objectifs et des 23 cibles que s’est donnés la 15e Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies (COP15), qui s’est terminée en décembre. Des représentants de près de 200 pays ont assisté à l’événement, tenu à Montréal, au Canada.

L’accord, appelé Cadre mondial de Kunming-Montréal pour la biodiversité, a été signé par près de 200 pays. La conférence des Nations Unies était présidée par la Chine et organisée par le Canada.

« L’engagement de la COP15 à protéger 30 % de la planète d’ici 2030 est une évolution positive, et les forêts durablement aménagées peuvent y contribuer au moyen des autres mesures de conservation efficace par zone (AMCEZ). C’est une avancée importante vers la conservation et l’utilisation durable de notre monde naturel, a affirmé le scientifique en chef de la SFI Darren Sleep, qui a assisté à la COP15 avec plusieurs autres membres du personnel de la SFI. Nous sommes heureux de contribuer à atteindre la cible par le biais de l’aménagement durable des forêts sur l’étendue de près de 150 millions d’hectares que couvrent les forêts certifiées SFI en Amérique du Nord. »

Les ACMEZ sont des terres et des eaux qui sont principalement gérées à une fin autre que la conservation de la nature, mais qui procurent les mêmes avantages pour la conservation de la biodiversité que les aires protégées.

M. Sleep a participé à une table ronde sur les forêts organisée par le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada.

Leo Viana, vice-président à la collaboration pour la conservation de la SFI, a dit qu’il avait aimé les discussions à la COP15 concernant l’idée de recourir de plus en plus à l’ADN environnemental (ADNe) pour évaluer plus facilement les milieux. La technique permet aux scientifiques de détecter des éléments des génomes d’une espèce dans de petits échantillons de sol, d’eau et d’air. Les sources d’ADNe peuvent être les cellules de la peau, les fèces, les cheveux, les sécrétions reproductives et d’autres sources contenant des traces de matériel génétique.

« En plus de quelques bonnes discussions sur une variété de sujets touchant la biodiversité, dont un appel en faveur de la foresterie durable et du recours à des pratiques favorables à la biodiversité, l’importance de l’ADN environnemental a été soulignée comme un moyen essentiel pour obtenir un portrait plus complet de la biodiversité, a poursuivi M. Viana. Nous pouvons évaluer plus facilement la biodiversité des habitats, des communautés naturelles et des écosystèmes — l’ADNe peut donner de l’information sur la répartition, la biomasse et l’abondance relative des espèces dans les milieux aquatiques et terrestres. »

Notamment, un subvention communautaire de SFI financé par la subvention de conservation SFI utilise l’eDNA pour évaluer l’impact des forêts gérées de manière durable sur les assemblages d’espèces aquatiques avant et après les incendies dans le nord-ouest des États-Unis.

La SFI à la COP15 (de gauche à droite) : l’administrateur de la SFI Lennard Joe, directeur général du Conseil forestier des Premières Nations de la Colombie-Britannique; Kathy Abusow, présidente-directrice générale de la SFI; l’administratrice de la SFI Tracy Farrell, directrice de l’Union internationale pour la conservation de la nature pour l’Amérique du Nord et directrice générale de l’IUCN-US, et l’administratrice de la SFI Catherine Grenier, présidente et cheffe de la direction de Conservation de la nature Canada.

Kathy Abusow, présidente-directrice générale de la SFI, a participé à une table ronde du World Business Council for Sustainable Development (Conseil mondial des affaires pour le développement durable), où elle a parlé du rôle de la certification forestière dans les solutions favorables à la nature et dans les travaux duTaskforce on Nature-related Financial Disclosures (Groupe de travail sur les divulgations financières liées à la nature). Ce groupe de travail a pour mission d’élaborer et de produire un cadre de gestion et de divulgation des risques permettant aux organisations de faire rapport sur les risques évolutifs liés à la nature et de prendre des mesures à l’égard de ceux-ci, dans le but ultime de faire en sorte que les flux financiers mondiaux aient des retombées favorables à la nature plutôt que défavorables.

Ont aussi participé à la COP15, Tracy Farrell, directrice de l’Union internationale pour la conservation de la nature pour l’Amérique du Nord et directrice générale de l’IUCN-US, et les administrateurs de la SFI Catherine Grenier, présidente et cheffe de la direction de Conservation de la nature Canada, et Lennard Joe, directeur général du Conseil forestier des Premières nations de la Colombie-Britannique.

Les quatre objectifs mondiaux primordiaux du cadre de la COP15 sont les suivants :

OBJECTIF A

  • L’intégrité, la connectivité et la résilience de tous les écosystèmes sont maintenues, améliorées ou restaurées, ce qui augmente considérablement la superficie des écosystèmes naturels d’ici 2050;
  • L’extinction de causes humaines d’espèces menacées connues cesse, et, d’ici 2050, le taux d’extinction et le risque pour toutes les espèces sont réduits de dix fois et l’abondance des espèces sauvages indigènes augmente pour atteindre des niveaux sains et résilients;
  • La diversité génétique au sein des populations d’espèces sauvages et domestiquées est maintenue, ce qui préserve leur potentiel d’adaptation.

OBJECTIF B

La biodiversité est utilisée et gérée de façon durable, et les apports de la nature à la population, y compris les fonctions et services écosystémiques, sont valorisés, maintenus et bonifiés, et ceux qui sont actuellement en recul sont restaurés, ce qui soutient la réalisation d’un développement durable au bénéfice des générations actuelles et futures d’ici 2050.

OBJECTIF C

Les avantages monétaires et non monétaires de l’utilisation des ressources génétiques, l’information de séquençage numérique sur les ressources génétiques et les connaissances traditionnelles associées aux ressources génétiques, s’il y a lieu, sont partagées de manière juste et équitable, y compris, s’il y a lieu, avec les peuples autochtones et les collectivités locales, et augmentées considérablement d’ici 2050, tout en assurant que les connaissances traditionnelles associées aux ressources génétiques sont protégées de manière appropriée, et contribuent à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité en conformité avec les instruments d’accès et de partage des avantages convenus à l’échelle internationale.

OBJECTIF D

Des moyens adéquats pour pleinement mettre en œuvre le Cadre mondial de Kunming-Montréal pour la biodiversité, y compris des ressources financières, le renforcement des capacités, la coopération technique et scientifique ainsi que l’accès à la technologie et le transfert de celle-ci, sont garantis et accessibles de manière équitable pour toutes les parties, en particulier les pays en développement et surtout les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, ainsi que les pays à économie en transition, et permettent de réduire progressivement l’écart de financement de la biodiversité de 700 milliards de dollars par année et d’aligner les flux financiers sur le Cadre mondial de Kunming-Montréal pour la biodiversité et la Vision 2050 pour la biodiversité.