« Investir dans notre planète » est le thème du Jour de la Terre 2023. Earthday.org, qui coordonne les événements Jour de la Terre dans le monde entier, s’est donné pour mandat de solliciter la participation de plus d’un milliard de personnes, de gouvernements, d’institutions et d’entreprises d’une façon ou d’une autre aux activités du Jour de la Terre, dans le but de nous aider à prendre conscience de notre responsabilité collective et d’aider à accélérer la transition vers une économie verte équitable et prospère pour tous. L’organisation affirme également que le renforcement de notre connaissance du climat et de l’environnement, associée à une solide éducation civique, créera des emplois, construira un marché de consommation vert et permettra aux citoyens de s’engager avec leurs gouvernements de manière significative pour faire face à la crise climatique.
Les forêts du monde entier jouent un rôle de premier plan dans le soutien d’une économie verte prospère et dans l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations unies a reconnu l’importance des forêts dans le résumé à l’intention des décideurs de son sixième rapport d’évaluation (AR6), qui vient d’être publié.
Le rapport, qui résume l’état des connaissances sur le changement climatique, ses impacts et ses risques généralisés, ainsi que sur l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à celui-ci, est le fruit du travail de centaines de scientifiques du monde entier. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a mis en garde contre la « bombe à retardement climatique » et a exhorté les pays développés à « appuyer immédiatement sur le bouton d’avance rapide de leurs échéances de réduction nette à zéro pour parvenir à une réduction nette à zéro à l’échelle mondiale d’ici à 2050 ». [Trad.]
Le rapport du GIEC cite la foresterie durable comme ayant le potentiel de jouer un rôle positif à plusieurs égards qui s’alignent étroitement avec le travail de la Sustainable Forestry Initiative (SFI) en matière de certification forestière, de conservation, d’éducation et de soutien à la création des communautés forestières prospères et dynamiques. Voici quelques brefs extraits du rapport (en traduction libre, et c’est nous qui soulignons) :
- De nombreuses options en matière d’agriculture, de foresterie et d’autres utilisations des terres (AFOLU) offrent des avantages en termes d’adaptation et d’atténuation qui pourraient être renforcés à court terme dans la plupart des régions. La conservation, l’amélioration des pratiques d’aménagement et la restauration des forêts et d’autres écosystèmes offrent la plus grande part du potentiel d’atténuation économique, la réduction de la déforestation dans les régions tropicales présentant le potentiel d’atténuation total le plus élevé.
- Plusieurs options d’atténuation, notamment l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’électrification des systèmes urbains, l’infrastructure verte urbaine, l’efficacité énergétique, la gestion de la demande, l’amélioration des pratiques d’aménagement des forêts, des terres cultivées et des prairies, et la réduction des déchets et des pertes alimentaires, sont techniquement viables, deviennent de plus en plus rentables et sont généralement soutenues par le public.
- Il existe des synergies potentielles entre le développement durable et, par exemple, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. De même, selon le contexte, les méthodes biologiques d’élimination du dioxyde de carbone (CDR), telles que le reboisement, l’amélioration de l’aménagement forestier, la séquestration du carbone dans le sol… peuvent améliorer la biodiversité et les fonctions des écosystèmes, l’emploi et les moyens de subsistance à l’échelle locale.
L’amélioration des pratiques d’aménagement forestier (IFM, en anglais) implique des activités de gestion qui augmentent le stockage du carbone sur les terres forestières par rapport aux niveaux de base. Dans un des chapitres du 6e rapport du GIEC, qui traite d’AFOLU, il est indiqué que l’amélioration de la gestion durable des forêts déjà aménagées peut entraîner une augmentation des stocks de carbone forestier, une meilleure qualité du bois produit, une production continue de bois tout en maintenant et en améliorant le stockage du carbone forestier, et peut également prévenir et contrecarrer en partie les effets des perturbations.
En termes concrets, l’amélioration des pratiques d’aménagement forestier comprend généralement ce qui suit :
- Augmenter l’âge global de la forêt en augmentant les âges de rotation;
- Augmentation de la productivité des forêts par l’éclaircissement des arbres malades et surplombés;
- Gestion des broussailles concurrentes et des espèces ligneuses à courte durée de vie;
- Augmenter le nombre d’arbres dans les zones trop éclaircies;
- Maintenir les stocks à un niveau élevé.
Voir les techniques d’IFM répertoriées dans le protocole californien de compensation des émissions de carbone forestier, qui fait partie de l’approche réglementaire de l’État en matière de réduction des émissions de dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre.
« En soulignant les menaces posées par les émissions continues de GES, le GIEC met également en évidence le rôle important de la gestion durable des forêts dans l’adaptation au changement climatique et son atténuation », a déclaré Darren Sleep, scientifique en chef de la SFI. « Le GIEC indique également que les produits forestiers à longue durée de vie issus de forêts gérées durablement séquestrent d’importantes quantités de dioxyde de carbone atmosphérique et les stockent pendant de longues périodes. De plus, l’utilisation de produits du bois permet d’éviter les GES émis par des produits non renouvelables tels que le béton et l’acier », a-t-il ajouté.
SFI – Aménagement forestier climato-intelligent
La Norme d’aménagement forestier SFI comprend un objectif de foresterie climato-intelligente qui exige que les organisations certifiées abordent le changement climatique sur leurs terres et dans leurs opérations en identifiant et en considérant les risques liés au changement climatique, en développant des objectifs et des stratégies d’adaptation pour gérer ces risques, et en identifiant et en mettant en œuvre les pratiques d’atténuation indiquées dans les opérations forestières. Comme prescrit dans la Norme d’approvisionnement en fibre SFI, les organisations certifiées SFI doivent investir dans la recherche, la science et la technologie, notamment en matière d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets, et s’efforcer de mieux faire connaître les impacts du changement climatique sur les forêts, la faune et la flore et la biodiversité.
Le 6e rapport du GIEC cite notamment l’amélioration des pratiques d’aménagement forestier les activités connexes à titre d’éléments essentiels des approches efficaces d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets, y compris :
- Plusieurs options d’atténuation, notamment l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’électrification des systèmes urbains, l’infrastructure verte urbaine, l’efficacité énergétique, la gestion de la demande, l’amélioration des pratiques d’aménagement des forêts, des terres cultivées et des prairies, et la réduction des déchets et des pertes alimentaires, sont techniquement viables, deviennent de plus en plus rentables et sont généralement soutenues par le public.
- Les approches d’adaptation fondées sur les écosystèmes, telles que la végétalisation des villes, la restauration des zones humides et des écosystèmes forestiers en amont, se sont avérées efficaces pour réduire les risques d’inondation et la chaleur urbaine (degré de confiance élevé).
La Norme de durabilité des forêts urbaines et communautaires SFI, qui sera appliquée en Amérique du Nord et potentiellement dans le monde entier, intègre ces approches et d’autres méthodes d’atténuation et d’adaptation. Cette norme, qui sera publiée dans le courant de l’année, a été élaborée en collaboration avec cinq organisations de pointe en foresterie urbaine : la Fondation Arbor Day, Arbres Canada, la Société internationale d’arboriculture, la Society of Municipal Arborists et American Forests.
- La coopération et la prise de décision inclusive avec les peuples autochtones et les communautés locales, ainsi que la reconnaissance des droits inhérents des peuples autochtones, font partie intégrante d’une adaptation et d’une atténuation réussies dans les forêts et les autres écosystèmes (degré de confiance élevé).
L’un des principes fondamentaux de la SFI est de s’engager activement et de s’aligner sur les communautés autochtones dans le cadre de collaborations axées sur la forêt. Quarante communautés autochtones sont actuellement certifiées selon la Norme d’aménagement forestier SFI. La SFI a également développé le Module de certification SFI d’aménagement forestier à petite échelle pour les Autochtones, les familles et les collectivités forestières et a investi dans de nombreux projets de conservation et d’intendance forestière menés par des communautés autochtones. Grâce à ces efforts et à d’autres, SFI cherche à aider les communautés autochtones à atténuer les effets du changement climatique et à s’y adapter.
Le GIEC a été créé en 1988. Il a publié son premier rapport d’évaluation en 1990; la publication du septième rapport d’évaluation, nommé AR7 en anglais, est prévue pour 2028.